Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Handball : le parcours atypique d’Hatadou Sako, gardienne des Bleues

Les 27 000 spectateurs du stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq (Nord) vont découvrir, mardi 6 août, à l’occasion du quart de finale entre l’équipe de France féminine de handball et l’Allemagne, un spectacle que les supporteurs du Metz Handball connaissent bien : le « Sako show ». Plusieurs fois par match, après un arrêt spectaculaire, la gardienne tricolore Hatadou Sako, qui a passé quatre saisons en Moselle, entre en transe. Elle crie, harangue la foule, les bras levés.
« Cela fait partie de mes qualités d’envoyer de bonnes énergies à mes partenaires sur le terrain, explique l’intéressée. Il faut sourire parce que le sport, c’est la gaieté, la joie. Une bonne atmosphère contribue à la performance du groupe. Tout le monde n’a pas la chance de vivre de sa passion, alors même quand ça ne va pas, il faut relativiser, c’est la vie. »
Une attitude qui est tout sauf un rôle de composition. « C’est sa nature profonde. Elle est solaire, dans la vie comme sur le terrain, rapporte Amandine Leynaud, l’entraîneuse des gardiennes de l’équipe de France. Elle a besoin d’emporter le public avec elle, c’est sa façon de chercher de la force. C’est quelque chose qui la nourrit. »
Mais, avant tout, c’est par son efficacité dans les buts qu’Hatadou Sako a su s’imposer. Et si sa présence au sein des Bleues peut sembler une évidence aujourd’hui, le chemin qui l’y a conduite n’a pas été simple. Parce que l’intéressée, âgée de 28 ans, n’est pas passée par un centre de formation, ni par les équipes de France jeunes, la voie royale des handballeuses tricolores. Parce que cette Française d’origine malienne a aussi pris les chemins de traverse en répondant positivement à l’invitation de la fédération sénégalaise. Entre 2015 et 2021, elle a porté le maillot vert du Sénégal sur la scène internationale.
A quoi tient le destin d’une handballeuse ? Parfois à pas grand-chose. En 2016, la portière aurait pu emprunter une tout autre voie. Quelques mois avant d’être recrutée par le club de Nice, à l’âge de 20 ans, elle échoue au concours d’infirmière pour… 0,5 point. A l’époque, la native de Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne) vit à l’écart du handball professionnel : elle évolue à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), en deuxième division, club qu’elle a rejoint en 2011, à l’âge de 16 ans, quand le chemin d’une carrière professionnelle lui semblait bouché.
Les premiers mois sont rudes sur la Côte d’Azur. Loin de sa famille, qui vit en région parisienne et dont elle est très proche, la joueuse se retrouve seule. Elle a du mal à assimiler les codes d’un club de première division. « Comme beaucoup de joueuses parties très jeunes de chez elles, elle a eu des moments difficiles. Je pense qu’elle n’avait pas imaginé toutes les contraintes de la vie d’une handballeuse professionnelle », analyse Amandine Leynaud.
Il vous reste 53.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

en_USEnglish